Temps de lecture estimé à : 5 minutesObserver, le test : un voyage halluciné au sein des Mémoires

Temps de lecture estimé à : 5 minutes

Je ne suis pas très FPS. Ce n’est pas que je n’aime pas le genre, mais que la façon d’y jouer me donne vite le tournis. J’ai adoré Portal et Dishonored, en ayant toutefois la sensation d’être à bord d’un charriot de montagne russe. Alors… quand j’ai vu Observer de Bloober Team, j’ai eu très peur.

Le jeu se propose d’emblée comme une expérience, plus profonde et expérimentale que Hellblade, plus franche aussi. Voilà pourquoi j’avais peur d’y jouer, entre les flashs, les hallucinations, les tournis de la caméra… disons que vomir mon goûter sur mon clavier ne m’enchantait pas. J’ai cependant sauté le pas.

Sauter le pas avec Observer

Je n’en ai aucun regret, même si je devais faire des pauses après une heure de jeu. Notamment à cause des migraines qu’il procurait. Beaucoup reproche au jeu d’être court, dans mon cas, j’ai plutôt remercié qu’il le soit. Bien sûr, il y a plein de choses que j’aurais aimé voir approfondir, des éléments sur l’univers sur lesquels j’aurais voulu en apprendre plus, mais le jeu condense son histoire et la rend efficace.

C’est un jeu d’énigme, elles ne sont pas compliquées, et elles permettent une bonne immersion.

Avec ce préambule, je n’ai pas présenté le jeu. Observer se passe dans un futur pas si lointain, cyberpunk et en Pologne (pays d’origine des développeurs). On joue Daniel, un membre de la police, dont le fils Adam a disparu plusieurs années auparavant. L’intrigue démarre sur un appel de ce fameux Adam…

L'univers d'Observer est un bijou de dystopie

L’enquête va se dérouler dans un immeuble de Classe C. Que sont les Classes C ? Disons que dans l’univers d’Observer, les gens sont catégorisés selon leur utilité dans la société, C étant – comme vous vous y attendez – ceux qui sont en bas de l’échelle.

Nous aurons le loisir de rencontrer les différents habitants de l’immeuble, au moyen d’un interphone « rétro » faisant de la vidéoconférence. Cela permet de poursuivre l’histoire, tout en apprenant plus sur l’univers du jeu.

Si la plupart des gens sont modifiés via les implants, nous retrouvons des « Immaculés » ; une sorte de secte (du point de vue de Daniel du moins), qui refuse de se faire augmenter. Ils ne vivent pas hors de la technologie, mais ils choisissent de préserver leurs corps de tout changement, en dépit de performance et d’une vie plus courte.

Et j’ai adoré ce détail. Puisqu’au fil des discussions avec les habitants, nous entendons parler des Nanophages, un genre de virus parasitant les personnes modifiés. D’ailleurs, cela est un vrai drame, car les personnes considérées comme malades se font simplement éliminer par le gouvernement. Nous rencontrons une femme, dont l’épouse lui a été enlevée, car elle était victime du virus. Elle-même a l’air de s’être arraché son bras amélioré pour éviter de subir le même sort.

Vous aurez compris, l’univers d’Observer est sombre, il a une esthétique rétro : les ordinateurs que nous retrouvons ressemblent à de vieux Windows 98, et cela m’a rappelé Brasil de Terry Gilliam. Il y a de nombreux détails dont j’ai envie de parler, mais je vais m’efforcer de ne pas spolier.

Un cochon avec un casque de réalité virtuelle dans Observer
Ce n'est pas très végan

Un gameplay simplisite

En matière de gameplay, on peut comparer le jeu à un « Promenade Simulator ». En soi, Daniel n’a pas grand-chose pour se défendre des menaces rencontrées, et le jeu reste simple. Il y a des points intéressants, comme un système de visions permettant d’analyser d’environnement, de voir l’invisible, jouant à nouveau avec notre propre perception.

Le rôle de Daniel est de s’infiltrer dans la mémoire des gens, ce qu’il fera pour retrouver son fils plusieurs fois. Ces phases sont excellentes, un véritable voyage psychédélique. L’imagerie n’est pas sans rappeler celle employée par David Lynch, et l’espace d’un moment, le jeu arrive à nous émouvoir sur le sort de ces parfaits inconnus dont on visite la mémoire.

Le plus intéressant, c’est que cela impacte fort notre héros, jusqu’à ce qu’il superpose ses propres souvenirs à ceux de ses hôtes. Cela nous fait poser des questions sur sa santé, surtout qu’après plusieurs visites, nous aurons droit « dans le monde normal » à des indices donnant l’impression que Daniel est en train de rêver.

 

Une couverture de livre pour enfant dans Observer
La couverture du livre évolue pendant l'aventure

Le jeu se classe en « horrifique », mais dans les faits, je ne l’ai pas trouvé effrayant. Il est angoissant, et en réalité, je me suis davantage fait peur en psychotant toute seule à cause de ce que je voyais qu’à cause de ce qu’il se passait réellement. Par contre, ils ont abusé sur les screamers.

Le jeu remet beaucoup en question notre rapport à l’humanité, la technologie, et à notre perception des choses. Il a des aspects très sombres et pessimistes. Il y a quelques quêtes secondaires un peu trashouilles, nous immergeant davantage dans un univers bien construit.

Observer en conclusion

Le petit bonus ? Le jeu offre deux fins, dans un ton purement cyberpunk.

Je regrette au final de ne pas avoir streamé Observer, et peut-être que j’aurais envie de retenter l’aventure avec vous, quand j’aurais un peu digéré le jeu. Pour y plonger, il faut savoir ce qu’on le veut, mais l’expérience est tellement profonde que cela en vaut le coup !

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