Temps de lecture estimé à : 14 minutesCette fille, C’était mon frère, roman ado sur la transidentité

Temps de lecture estimé à : 14 minutes

Avant de parler du livre jeunesse : Cette Fille, C’était mon Frère, il va falloir que je vous raconte une petite histoire me concernant. Ce livre, je le connais sous un autre titre : la face cachée de Luna, ou « Luna ». La première fois que je l’ai lu, je devais avoir quatorze ans.

Mon premier pas dans la transidentité

C’est un roman qui m’avait beaucoup marqué à l’époque, notamment parce que les circonstances de sa lecture étaient particulières. J’étais en dernière année de collège, et je devais faire un stage pour l’emploi. J’ai eu la chance de le faire dans le CDI de mon collège, avec une documentaliste que j’appréciais énormément à l’époque. À la fin du stage, elle m’a dit que je pouvais lire en avant-première un ouvrage qui n’était pas encore mis en rayon. Je me souviens très bien, car j’avais hésité avec une autre histoire qui parlait d’une adolescente anorexique, mise sous pression par sa mère.

Une enfant portant un voile dans Ma Vie en Rose pour l'article Cette Fille, C'était mon Frère
Ma vie en Rose (1996)

Néanmoins, mon choix s’est instinctivement davantage tourné sur la Face cachée de Luna. Peut-être parce que le sujet de l’anorexie était plus abordé que celui de la transidentité. Parce qu’il s’agit de ça, la Face Cachée de Luna est le premier roman que j’ai lu qui abordait ce thème. Toutefois, ce n’était pas la première fois que j’ai mis un pied là-dedans. J’avais vu un film sur le sujet, vers mes douze ans, intitulé Ma Vie en Rose qui parlait aussi d’une jeune fille (de mon âge) transgenre. Ce sont deux oeuvres qui étaient des signes, pour moi, mais aussi une ouverture sur les questions trans’.

Anne Julie Peters, une autrice de littérature ado' efficace.

Avant tout : son autrice, Anne Julie Peters est une habituée des sujets queers en littérature jeunesse. Si je n’ai pas eu l’occasion de lire d’autres romans d’elle, force est de constater qu’elle semble donner la part belle aux personnages LGBTQIA+. Par exemple, dans Keeping you a Secret, Anne Julie Peters parle lesbophobie, avec une adolescente qui découvre son attirance pour les femmes.

 

Julie Anne Peters, autrice du roman Cette Fille, C'était mon Frère

Si j’ai pas mal de points à reprocher à Cette Fille, C’était mon Frère (on reviendra sur le changement de titre plus tard), force est de constater qu’Anne Julie Peters a une plume efficace. Le style est simple, mais cela ne veut pas dire que le roman est « pauvre ». J’ai toujours remarqué une espèce de mépris de la littérature française pour les livres jeunesse et ado’, parce que les auteurices ne s’encombrent pas de mille métaphores qui n’ont de sens que dans un contexte précis, et vont directement à son sujet. Je trouve, c’est quelque chose qui démarque ce genre des autres. Et cela rend les émotions transmises dans la littérature plus fortes, pures. Il y a de ça avec Cette Fille, C’était mon Frère.

Cette fille, C'était mon Frère : de quoi ça parle ?

Pour en revenir au roman, l’histoire se centre sur Regan, une lycéenne qui partage le secret de son grand-fère, Liam. En effet, la nuit, Liam vient discrètement dans la chambre de Regan pour se « transformer » en Luna. La « vraie lui », car Luna est une jeune fille dans un corps de garçon. L’on va suivre les pérégrinations de Regan et de Luna, dans une famille américaine moyenne. L’histoire se déroule à la première personne, du point de vue de Regan.

L’on va vite se rendre compte que la famille de Luna et de Regan comporte énormément de non-dit, de souffrances silencieuses. Leur père, Jack, a des biais homophobes et misogynes, et met couramment la pression à ses enfants pour qu’iels rentrent dans les normes de genre. Par exemple, sans savoir que Luna est une fille, il lui met couramment la pression pour qu’elle fasse du sport. Il place en elle des attentes et nourrit l’espoir d’avoir un jour une relation père-fils.

Jack n’est pas un personnage horrible, il est le résultat de son époque et d’une enfance malheureuse. Probablement, projete-t-il l’enfance qu’il aurait aimé avoir avec une relation de proximité avec son père. Choses qu’il n’a pas eues.

En 2004, Anne Julie Peters abordait la charge mentale dans son roman

Quant à Patricia, la mère, elle est difficile à atteindre. Dans le sens, où à chaque fois qu’elle apparait, elle se présente comme toujours au téléphone. Elle ne se soucie pas de sa famille, elle travaille en tant qu’organisatrice de mariage. Plusieurs remarques sont faites sur sa prise de médicaments pour tenir. De plus, via Patricia et Jack, Anne Julie Peters critique — sans les mots de maintenant, le roman datant de 2004 ! — les choses telles que la charge mentale, l’éducation genrée, etc.

Plusieurs fois, Patricia demande à Regan de s’occuper du repas à sa place. Parce qu’en tant que fille, c’est son rôle. Alors que Luna lorgne sur l’idée de rentrer dans cette espèce de norme, sous-entendant qu’elle aimerait préparer le repas pour la famille. Chose que son père lui interdit de faire, prétendant que ce n’est pas son rôle, car il la perçoit comme un garçon.

Cette Fille, C'était mon Frère : un bon roman sur la transidentité ?

Et c’est sur quelques détails que le roman m’a fait grincer des dents. Je suppose que pour une personne cisgenre, Cette Fille, C’était mon Frère serait une bonne introduction aux questions trans’. En tant que personne concernée, aïe aïe ! Attention, tout n’est pas à jeter. D’abord, c’est le premier roman de ce genre édité en littérature jeunesse en France.

Quand je l’avais lu, adolescent, il m’a marqué, terriblement marqué. Je me souviens de l’avoir lu en trois jours, et d’avoir pleuré sur la fin. Je ne mettais simplement pas encore le doigt dessus. Je veux dire : ce livre et la Vie en Rose auraient dû être un déclic. Mais à l’époque, on ne parlait pas de transidentité, et les représentations queers qu’on nous servait étaient trop peu nombreuses. De plus, j’ai été élevé dans un milieu homophobe.

Cette Fille, C'était mon Frère : un écho en moi

Avec le recul que j’ai et tous les questionnements que mon genre soulève, je comprends pourquoi ce roman m’a marqué.Je m’identifiais aux deux personnages principaux : Luna d’abord, parce que comme elle, je rêvais de m’échapper de mon enveloppe pour vivre librement en étant moi-même. Mais aussi Regan, car elle n’était pas « comme toutes les autres filles ». Si elle souffre de ce cliché, force est de constater qu’avoir une héroïne qui n’est pas très féminine, protectrice avec son entourage, et renfermée… eh bien, je m’y retrouvais.

En relisant ce roman, avec mon parcours, mes recherches, j’ai grincé des dents à plusieurs reprises. Anne Julie Peters soulève des questions sur la binarité, et comment celle-ci impacte nos vies, comment notre sexe assigné à la naissance dicte le restant de nos jours. Elle mentionne le sexisme, la transphobie, avec des remarques qui semblent très en avance sur son temps. Pourtant, on remarque que ce roman ne s’adresse pas à un public transgenre, mais à des personnes cisgenres. Et c’est là où ça casse pour moi.

La romantisation du parcours transgenre

Pourquoi ? L’histoire se déroule à la première personne, du point de vue de Regan. L’on a ses ressentis vis-à-vis de Luna, ses inquiétudes. Elle présente sa soeur, comme souffrant de dualité entre Luna — la vraie « elle » — et Liam. Le garçon qu’elle doit jouer pour correspondre aux attentes sociétales. L’autrice alterne entre le masculin et le féminin pour présenter Luna, tout en utilisant son deadname lorsqu’elle présente un passing masculin. Luna, quand elle se « libère », semble être une créature presque mystique dans les yeux de sa soeur. Cela joue sur l’aspect poétique que le roman peut avoir, mais apporte un souci : la romantisation du parcours transgenre. Ce biais cis est souvent là, et dans ce roman, l’on a l’impression d’une espèce de dualité romantique entre Luna et Liam. Devant se combattre l’une et l’autre pour exister.

Un manque de représentation dans Cette Fille, C'était mon Frère

Le fait que Luna n’ait pas accès à des associations LGBTQIA+ pour son parcours, et se réfugie sur internet pour parler avec une correspondante transgenre, appuie sur cela. Regan ne s’éduque pas, malgré tout, et reste avec ses biais cisgenres. Si elle comprend ou partage la souffrance de sa soeur, elle prend aussi son secret comme une forme de charge mentale. Le roman mentionne une fois la dysphorie, sans expliquer ce que c’est par exemple. Regan sous-entend que sa soeur vole les oestrogènes de leur mère, et si cela démontre la souffrance de Luna, j’ai trouvé que ça manquait d’informations.

Couverture anglophone du roman adolescent : Cette Fille, C'était mon Frère, représentant une jeune femme vue de dos avec un papillon sur son épaule

Si Luna se renseigne sur les chirurgies — et pourquoi encore une fois, la transition se détermine uniquement sur le prisme de la chirurgie, et surtout par la vaginoplastie ? —, elle ne semble pas partager ses informations à Regan. Tout s’arrête à la transition médicale pour que Luna soit « la vraie elle », et le coup de « la fille née dans le mauvais corps » qui revient souvent dans le roman est une refrain qui me fait hérisser le poil.

Des raccourcis qui blessent

Je sais que cela facilite l’explication de ce qu’est la transidentité aux personnes cisgenres, mais je n’aime pas cette expression. Cela est mon expérience, mais encore une fois, on romantise la transidentité. Comme si, la souffrance justifiait que l’on soit transgenre. C’est le souci lorsqu’une oeuvre met en scène un tel sujet, ne le présente pas du point de vue du personnage concerné — ou n’est pas écrit par un·e auteurice concerné·e. Regan décrit Luna comme très intelligente, voir paranoïaque. Cependant, cela se fait balayer lorsque Luna se met en danger pour essayer du maquillage et des vêtements.

Ce qui donne à son comportement des côtés chaotiques, pour une personne censée être réfléchie. C’est dû à la « dualité » dont souffre Luna. Terme que l’on retrouve dans l’histoire. C’est-à-dire que plusieurs fois dans le roman, on a l’impression que Luna prend le dessus sur Liam. Comme si Luna avait un dédoublement de personnalité, ce qui la pousse à essayer de passer (dans le sens passing) malgré qu’elle soit au courant qu’à tel moment, ce n’est pas une bonne idée. Pour une jeune femme décrite comme paranoïaque, c’est un peu Out of Character ?

Si nous avions eu son point de vue, peut-être que cela ne m’aurait pas fait grincer des dents. Au final, ce que ressent Luna est interprété du point de vue de Regan — une personne cisgenre. Et souvent, Luna est décrite comme égoïste et irrationnelle… encore une fois, nous n’avons pas accès à ses émotions. Donc nous devons nous plier au point de vue de Regan.

Cette Fille, C'était mon Frère et les stéréotypes de genre

Je disais plus haut que Anne Julie Peters mentionnait le sexisme et la misogynie. Que Regan n’était pas un modèle de féminité. Mais pour contrebalancer, Luna est hyperféminine lorsqu’elle « apparait ». Elle adore le vernis, porte des soutiens-gorge, imite comment sa mère parle et bouge. Luna est en recherche perpétuelle de féminité, mais d’un point de vue un peu trop cliché à mon goût. Nous avons forcément une scène où elle essaye les vêtements de sa mère, une autre où enfant, elle voulait absolument « jouer à la maman ».

En résumé, Luna correspond à tous les stéréotypes de genre, elle s’y plie. Comme si pour être transgenre, il fallait que toutes les filles adorent se maquiller, soit hétérosexuelles, veuillent tuer leur soeur pour « être à sa place ». Il y a aussi — selon moi — une méconnaissance sur la dysphorie, et un « fantasme » sur ce que c’est d’être « né dans le mauvais corps ».

Cette Fille, C'était mon Frère m'a mis mal à l'aise

Peut-être que j’ai un biais, car je ne suis pas une femme transgenre. Et que mon parcours dans la féminité est une suite labyrinthique de questionnements, une expérience chaotique. Néanmoins, il s’agit d’un petit tiroir à clichés qui m’a fait grincer des dents. Il y a aussi une scène très violente à lire pour les personnes transgenres (qui se passe à la fin du roman), qui m’a fait soupirer. Il semblerait que les personnes cisgenres ont une fascination pour ce que nous avons dans nos pantalons, et surtout comment nous le vivons. Et ça… ARGH.

Il y a aussi des écueils dans les mots employés. Luna désigne les femmes cisgenres en tant que Femme Génétique. Si elle parle plusieurs fois d’être transgenre, elle différencie ce terme de « transexuelle ». Dans sa bouche, une femme transsexuelle est une femme ayant terminé sa transition médicale. Personnellement, cela m’a mis mal à l’aise. Notamment parce que le terme « transexuelle » est médicalisant, et est un héritage de la psychiatrie qui traitait les questions transgenres comme une maladie. Ne parlons pas des termes comme « Femme génétique », qui donne une hiérarchisation…

Remettre le roman dans son contexte ?

N’oublions pas que le livre date de 2004, qu’il a introduit les questions transgenres dans littérature jeunesse. Mais ces écueils auraient pu être évités, je pense, s’il avait été lu et relus par plusieurs jeunes femmes transgenres. L’utilisation du masculin pour qualifier Luna, ainsi que son deadname à tout va m’a aussi déplu. Le fait que Regan se mélange dans les noms et les pronoms, c’est une chose. Néanmoins, elle a la réaction cisgenre de base qui est de s’agacer quand sa soeur la reprend. Certains points auraient mérité d’être développés. Luna est au final très discrète, car l’on voit sa vie sous le prisme de sa soeur. Malgré tout, ce que le roman dénonce est le manque de communication, les noms dits. La famille de Luna et de Regan est dysfonctionnelle, et cela, l’autrice le critique.

La Face Cachée de Luna

Le dernier point et pas des moindres : pourquoi, ce titre ? Le roman, sorti en 2004, était titré : Luna. Le nom choisi par la susnommée. Je me souviens avoir lu le roman sous : la face cachée de Luna. Ce qui sous-entendait que son secret n’était pas « être une fille dans un corps de garçon », mais d’être perçu comme un garçon. Ce qui n’est pas la même chose ! Alors pourquoi ce changement de titre, sensationnaliste avec : Cette fille, c’était mon frère ?

Certes, il s’agit d’une phrase tirée du roman, mais… juste non. Encore une fois, cela démontre que le livre ne s’adresse pas aux personnes concernées, mais à un public cisgenre. On dirait presque un titre de film français, qui se déroulerait en banlieue… Là, j’en veux particulièrement à l’éditeur — Milan — pour avoir dépossédé Luna de son titre éponyme. Même si Luna n’est pas le personnage central, même si son histoire est contée du point de vue de Regan…

 Je suis en colère contre ce titre.

En conclusion, faut-il lire, Cette Fille, C'était mon Frère ?

Pour conclure, est-ce que je conseillerais ce livre ? Peut-être qu’à l’époque, oui. Parce que j’étais un adolescent dans le placard, et que je sais pourquoi il m’a marqué à l’époque. Actuellement, je ne pense pas. Je dirais qu’il vaut mieux lire des romans sur les questions transgenres, écrits par les personnes concernées.

En tant que tel, c’est un bon roman : il est bien rythmé, les personnages bien écrits, il soulève quelques problématiques — autre que la transidentité. Mais en tant que roman sur la transidentité ? Bof. Plus maintenant, en tout cas. À l’époque, oui, son édition avait du sens et sa lecture aussi, car il n’y avait pas autres choses.

Enfin, si vous êtes concerné·es par les problématiques soulevées dans La face cachée de Luna, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Si vous conseillerez vous-même ce roman par exemple. Pour ma part, je vous abandonne ici, et je vous dis à bientôt pour un prochain article !

4 réflexions sur “Cette fille, C’était mon frère, roman ado sur la transidentité

  • mai 9, 2022 à 20h19
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    Merci pour cette présentation 🙂 Je n’ai pas lu ce livre, mais ta conclusion me donne envie d’en lire d’autres : quels romans sur la question transgenre écrits par des personnes concernées nous conseilles-tu ?

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    • mai 9, 2022 à 20h28
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      Hello ! Merci pour ton commentaire, ça me fait plaisir à lire !

      Je viens de termine « Le Bleu ne va pas à tous les Garçons » de Georges M. Johnson. S’il parle plus de non-binarité, il aborde aussi la transidentité ; c’est une auto-biographie fait avec beaucoup de sensibilité et de bienveillance. Il y a « une Histoire de Genre » de Lexie qui en parle très bien ! En BD, je peux te conseiller le manga : « Éclats d’Âme » qui est très touchant, mais aussi « Le Prince et la Couturière ». Enfin, si tu as l’occasion, je te conseille de regarder la série « Pose » qui parle de femmes transgenres, noires, dans les USA post émeutes de Stonewall. Voilà, j’espère avoir répondu à ta question 🙂

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  • mai 12, 2022 à 12h37
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    Merci pour ces titres 🙂 « Le bleu ne va pas à tous les garçons » est dans ma pile à lire depuis quelques semaines, il remonte tout doucement vers le haut de la pile 🙂 Je note les autres titres et me les procurerai à l’occasion. Je ne connais pas « Pose », je vais y jeter un œil, mais j’avoue ne pas être très écran… J’ai entendu parler de la série « Généra+ion », je me demande si le sujet y est traité de façon pertinente ou bien s’il s’agit juste d’une série superficielle surfant sur la vague dans le seul but d’amasser les dollars ?

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    • mai 24, 2022 à 13h43
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      Hello ! Désolé, je n’ai pas vu la réponse.

      Je ne connais pas Généra-ion donc je ne saurais dire. Bonnes lectures et visionnages 🙂

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